Gymnase: le Conseil communal suit la Municipalité…

… mal­gré les nom­breuses ques­tions qui restent encore ouvertes. Les rares Con­seillers qui ont pro­posé de pren­dre le temps de la réflex­ion n’ont pas été entendus. 

Cinquante oui, qua­tre non. Hier soir, jeu­di 28 mai, lors de sa séance, le Con­seil com­mu­nal a accep­té de ven­dre au Can­ton le ter­rain de Court-Champ où il veut con­stru­ire un gym­nase. «Dans une gare, quand le train arrive, on a quelques minute quand il s’arrête pour le pren­dre», a plaidé le con­seiller de l’Entente Blaise Vion­net. Le Con­seil com­mu­nal a donc suivi la Munic­i­pal­ité dans le train, sans savoir pré­cisé­ment où celui-ci allait amen­er les Chal­len­sois, ni même dans quelles conditions.

Rap­pelons-le: aucune étude n’a été menée con­cer­nant les prob­lèmes de mobil­ité que va provo­quer ce nou­veau gym­nase, con­cer­nant les adap­ta­tions néces­saires au niveau de la gare et des bus, les nui­sances pour les riverains ou la cohab­i­ta­tion entre les élèves des petites class­es de Court-Champ et les jeunes adultes du post-oblig­a­toire. Sur cette dernière ques­tion, Claudy Cas­sard, lui aus­si de l’Entente et rap­por­teur de la com­mis­sion chargée d’étudier le dossier, a déclaré: «On peut d’ores et déjà affirmer que la cohab­i­ta­tion entre élèves ne posera pas de prob­lème par­ti­c­uli­er». Il n’a cepen­dant pas pré­cisé dans quelle boule de cristal il avait lu cet opti­miste présage. La com­mis­sion qu’il a présidée ne com­pre­nait aucun riverain du futur gym­nase, alors qu’il s’agit d’une tra­di­tion à Echallens.

Le Con­seil com­mu­nal a‑t-il suivi «aveuglé­ment» la Munic­i­pal­ité? Pas tout à fait. Quelques Con­seillers ont pris la parole pour deman­der que la vente soit sus­pendue jusqu’à ce que des études sérieuses – pas des pré­dic­tions – soient menées. Ils ont énuméré dans le détail les nom­breux prob­lèmes que soule­vait la con­struc­tion du gym­nase à Court-Champ (lire nos arti­cles con­cer­nant le gym­nase).

 «On verra le moment venu…»

La prise de parole de Serge Wenger (Entente), a bien résumé la posi­tion de la grande majorité du Con­seil com­mu­nal: «Après avoir pesé les con­tre et les pour, la bal­ance penche quand même légère­ment du côté pour…» Si légère­ment qu’un léger coup de vent pour­rait la faire bas­culer de l’autre côté, mais ça, comme le dit la devise de la Munic­i­pal­ité d’Echallens, «on ver­ra le moment venu».

Il a été amu­sant de voir les par­ti­sans d’un gym­nase situé à Court-Champ expli­quer que, finale­ment, c’était mieux qu’il soit là plutôt qu’aux Trois-Sap­ins, où pour­tant ils le voy­aient idéale­ment s’installer il y a quelques mois, avant de se ren­dre compte qu’ils avaient eux-mêmes déclassés les ter­rains devant l’accueillir. Il ne fait aucun doute que s’il exis­tait une troisième solu­tion, elle leur paraî­trait soudain encore meilleure.

«Tout n’est pas réglé, nous en sommes con­scients», a con­clu le syn­dic, Jean-Paul Nicoulin. Mal­gré ça, il a une fois de plus habille­ment su con­va­in­cre la Munic­i­pal­ité, le Con­seil com­mu­nal et les députés chal­len­sois au Grand Con­seil vau­dois de le suiv­re sans rechigner.

A pro­pos de Grand Con­seil, il est amu­sant de relever que la Verte Anne-Lau­re Bot­teron a acheté, comme députée vau­doise, un ter­rain qu’elle s’est elle-même ven­due comme Con­seil­lère com­mu­nale chal­len­soise. Ce sont là les aspects cocass­es de la poli­tique vaudoise.

Bien que favor­ables à un gym­nase à Echal­lens, nous avons essayé, avec d’autres, d’obtenir que la pop­u­la­tion puisse par­ticiper au débat. Nous n’y sommes pas – encore – par­venus. Ce qui est évi­dent, c’est qu’aujourd’hui des Chal­len­sois ne se sen­tent pas ou plus représen­tés poli­tique­ment. Com­bi­en sont-ils? Nous le saurons l’an prochain, lors des élec­tions communales.

- Patrick Mori­er-Genoud -

Association pour la sauvegarde d'Echallens | ASE
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