Les présidents des trois groupes politiques présents au Conseil communal d’Echallens ont diffusé cette semaine un prospectus visant à décourager les Challensois de signer la demande de référendum «Un gymnase à Court-Champ? Parlons-en!» Ils affirment pourtant avoir de bons arguments et un solide dossier pour défendre le projet.
Le 28 mai dernier, lors de la séance du Conseil Communal d’Echallens, Serge Wenger, Conseiller de l’Entente, a déclaré, à propos de la vente au Canton du terrain sur lequel il veut construire un gymnase: «Les décisions du conseil communal peuvent faire l’objet d’un référendum et ainsi le peuple a
le dernier mot». Qu’en pense-t-il aujourd’hui, alors que le président de l’Entente, allié à celui du groupe SVI (socialistes, verts, indépendants) et à celui de l’UDC, a publié un quart de page dans le dernier Echo du Gros-de-Vaud et fait distribuer dans les boîtes aux lettres d’Echallens un prospectus visant à décourager les Challensois de signer la demande de référendum?
Serge Wenger a pourtant raison, le référendum est un des fondements de la démocratie suisse. Il donne la possibilité aux citoyennes et aux citoyens d’exprimer leur désaccord avec les décisions prises par les personnes censées les représenter lorsque ces décisions leur semblent desservir les intérêts de la communauté. Surtout, le référendum permet qu’un débat ait lieu, que les uns et les autres puissent s’exprimer et entendre des arguments contraires, comprendre.
Mais voilà, les présidents des partis représentés au Conseil communal ne doivent pas aimer ça: le débat, l’échange d’arguments, la possibilité offerte à tout le monde de changer d’avis, ou pas.
Consultations démocratiques
«Il y a plus de quatre ans, vous nous avez fait confiance en nous élisant au sein du Conseil communal et depuis nous n’avons cessé de nous engager pour une qualité de vie et le rayonnement de notre Bourg d’Echallens, chef-lieu du Gros-de-Vaud.» L’introduction de leur argumentaire donne la clé qui permet de comprendre cette démarche visant à empêcher le référendum. Ils semblent vexés, voir blessés, que des citoyennes et des citoyens osent discuter une de leurs décisions. Ils ont peut-être l’impression qu’en remettant en cause la vente du terrain de Court-Champ et les conditions dans lesquelles serait implanté le gymnase, les référendaires les mettent en cause personnellement, dans leur essence individuelle.
Il faut les rassurer. En demandant un référendum, personne n’émet de doute quant à leurs qualités intrinsèques. Dans une société démocratique et mature, les désaccords sont gérés par le débat, par la discussion, par la consultation, par l’argumentation, par le questionnement.
En Suisse, le temps des baillis est depuis longtemps révolu. Celui des décisions prises par quelques-uns sans que la population puisse s’exprimer aussi. Nous vivons aujourd’hui à l’époque des démarches participatives, des consultations démocratiques.
Ils auraient pourtant la possibilité de développer leurs arguments
C’est dans cette vision que s’inscrit la proposition de référendum «Un gymnase à Court-Champ? Parlons-en!» Et lorsque les signatures nécessaires seront récoltées, les arguments vont pouvoir être échangés. Les partis représentés au Conseil communal auront alors enfin la possibilité de développer et de détailler leurs arguments. D’expliquer précisément, preuves à l’appui, en quoi le gymnase de Court-Champ sera stimulant pour l’économie challensoise. De rendre public le détail des études de mobilité, de celles sur les aménagements de la gare et de ses environs, de documenter leur conviction intime que la cohabitation entre élèves et étudiants sera sereine, d’expliquer précisément aux riverains pourquoi ils n’ont aucune nuisances à craindre. Et peut-être de mieux faire comprendre comment des changements d’affectations de terrains ont été possibles pour le projet privé du nouveau quartier du Crépon alors qu’ils seraient impossibles pour le projet d’intérêt public du gymnase.
Demander un référendum, c’est demander un débat. Un débat durant lequel toutes les opinions peuvent s’exprimer, un débat que tant les tenants du gymnase à Court-Champ que ses opposants ont la possibilité de remporter.
Les initiateurs du référendum «Un gymnase à Court-Champ? Parlons-en!» affirment qu’ils sont prêts pour ce débat. Les fervents partisans du projet le sont-ils également?
- Patrick Morier-Genoud –
Le courrier envoyé par un Challensois aux auteurs du prospectus
Messieurs les Présidents des partis représentés au Conseil Communal d’Echallens,
Votre tract tout-ménage du 23 juin 2020 «pour un gymnase du Gros-de-Vaud à Echallens» dissuadant les citoyens de signer le référendum est une torpille politiquement laide et déplacée pendant le délai de récolte des signatures.
Vous tentez de remettre en cause le droit démocratique d’offrir au peuple souverain de confirmer ou infirmer en dernier ressort votre décision de vendre à l’Etat de Vaud une fraction de la parcelle N° 272 à Court-Champ. Or le projet de gymnase à cet endroit est d’intérêt cantonal et dépasse largement les compétences des élus locaux d’Echallens pour en juger de l’opportunité. Preuve en est l’absence totale d’études menées par la Commune pour comprendre les enjeux et les conséquences de l’intention étatique.
Ce qui était vrai en 2017 aux Trois-Sapins ne l’est tout-à-coup déjà plus en 2020. Qui nous garanti que ce que vous croyez être vrai aujourd’hui le sera encore en 2023. Vous n’avez aucune assurance sur l’avenir d’un projet qui n’est à ce jour qu’embryonnaire tant au niveau du fond que de la forme. Une fois le terrain acquis définitivement par l’Etat de Vaud, vous n’aurez alors plus aucune compétence pour contrôler ce qu’il en fera. Ce morceau de territoire échappera à vos décisions.Les anciens droits à bâtir de niveau communal régissant encore le secteur de Court-Champ permettront certes de couler les premières bennes de béton mais pourront à votre insu être supplantés par la suite par un plan d’affectation cantonal pour augmenter au besoin les capacités.
Alors acceptez avec humilité que le peuple souverain puisse éventuellement être appelé aux urnes pour confirmer ou infirmer votre décision du 28 mai 2020 de vendre une fraction de la parcelle N° 272 à Court-Champ, en vous abstenant d’intervenir encore pendant le délai de récolte de signatures et réservez vos arguments pour le débat public qui précédera, cas échéant, la votation.
Je vous remercie pour votre attention.
Avec mes respectueuses salutations.
- Pascal Chatelain, Echallens -
Posted: 26 juin 2020 by ASE
Les partis challensois unis contre le référendum. Par peur du débat?
Les présidents des trois groupes politiques présents au Conseil communal d’Echallens ont diffusé cette semaine un prospectus visant à décourager les Challensois de signer la demande de référendum «Un gymnase à Court-Champ? Parlons-en!» Ils affirment pourtant avoir de bons arguments et un solide dossier pour défendre le projet.
Le 28 mai dernier, lors de la séance du Conseil Communal d’Echallens, Serge Wenger, Conseiller de l’Entente, a déclaré, à propos de la vente au Canton du terrain sur lequel il veut construire un gymnase: «Les décisions du conseil communal peuvent faire l’objet d’un référendum et ainsi le peuple a
le dernier mot». Qu’en pense-t-il aujourd’hui, alors que le président de l’Entente, allié à celui du groupe SVI (socialistes, verts, indépendants) et à celui de l’UDC, a publié un quart de page dans le dernier Echo du Gros-de-Vaud et fait distribuer dans les boîtes aux lettres d’Echallens un prospectus visant à décourager les Challensois de signer la demande de référendum?
Serge Wenger a pourtant raison, le référendum est un des fondements de la démocratie suisse. Il donne la possibilité aux citoyennes et aux citoyens d’exprimer leur désaccord avec les décisions prises par les personnes censées les représenter lorsque ces décisions leur semblent desservir les intérêts de la communauté. Surtout, le référendum permet qu’un débat ait lieu, que les uns et les autres puissent s’exprimer et entendre des arguments contraires, comprendre.
Mais voilà, les présidents des partis représentés au Conseil communal ne doivent pas aimer ça: le débat, l’échange d’arguments, la possibilité offerte à tout le monde de changer d’avis, ou pas.
Consultations démocratiques
«Il y a plus de quatre ans, vous nous avez fait confiance en nous élisant au sein du Conseil communal et depuis nous n’avons cessé de nous engager pour une qualité de vie et le rayonnement de notre Bourg d’Echallens, chef-lieu du Gros-de-Vaud.» L’introduction de leur argumentaire donne la clé qui permet de comprendre cette démarche visant à empêcher le référendum. Ils semblent vexés, voir blessés, que des citoyennes et des citoyens osent discuter une de leurs décisions. Ils ont peut-être l’impression qu’en remettant en cause la vente du terrain de Court-Champ et les conditions dans lesquelles serait implanté le gymnase, les référendaires les mettent en cause personnellement, dans leur essence individuelle.
Il faut les rassurer. En demandant un référendum, personne n’émet de doute quant à leurs qualités intrinsèques. Dans une société démocratique et mature, les désaccords sont gérés par le débat, par la discussion, par la consultation, par l’argumentation, par le questionnement.
En Suisse, le temps des baillis est depuis longtemps révolu. Celui des décisions prises par quelques-uns sans que la population puisse s’exprimer aussi. Nous vivons aujourd’hui à l’époque des démarches participatives, des consultations démocratiques.
Ils auraient pourtant la possibilité de développer leurs arguments
C’est dans cette vision que s’inscrit la proposition de référendum «Un gymnase à Court-Champ? Parlons-en!» Et lorsque les signatures nécessaires seront récoltées, les arguments vont pouvoir être échangés. Les partis représentés au Conseil communal auront alors enfin la possibilité de développer et de détailler leurs arguments. D’expliquer précisément, preuves à l’appui, en quoi le gymnase de Court-Champ sera stimulant pour l’économie challensoise. De rendre public le détail des études de mobilité, de celles sur les aménagements de la gare et de ses environs, de documenter leur conviction intime que la cohabitation entre élèves et étudiants sera sereine, d’expliquer précisément aux riverains pourquoi ils n’ont aucune nuisances à craindre. Et peut-être de mieux faire comprendre comment des changements d’affectations de terrains ont été possibles pour le projet privé du nouveau quartier du Crépon alors qu’ils seraient impossibles pour le projet d’intérêt public du gymnase.
Demander un référendum, c’est demander un débat. Un débat durant lequel toutes les opinions peuvent s’exprimer, un débat que tant les tenants du gymnase à Court-Champ que ses opposants ont la possibilité de remporter.
Les initiateurs du référendum «Un gymnase à Court-Champ? Parlons-en!» affirment qu’ils sont prêts pour ce débat. Les fervents partisans du projet le sont-ils également?
- Patrick Morier-Genoud –
Pour signer la demande de référendum
Le courrier envoyé par un Challensois aux auteurs du prospectus
Messieurs les Présidents des partis représentés au Conseil Communal d’Echallens,
Votre tract tout-ménage du 23 juin 2020 «pour un gymnase du Gros-de-Vaud à Echallens» dissuadant les citoyens de signer le référendum est une torpille politiquement laide et déplacée pendant le délai de récolte des signatures.
Vous tentez de remettre en cause le droit démocratique d’offrir au peuple souverain de confirmer ou infirmer en dernier ressort votre décision de vendre à l’Etat de Vaud une fraction de la parcelle N° 272 à Court-Champ. Or le projet de gymnase à cet endroit est d’intérêt cantonal et dépasse largement les compétences des élus locaux d’Echallens pour en juger de l’opportunité. Preuve en est l’absence totale d’études menées par la Commune pour comprendre les enjeux et les conséquences de l’intention étatique.
Ce qui était vrai en 2017 aux Trois-Sapins ne l’est tout-à-coup déjà plus en 2020. Qui nous garanti que ce que vous croyez être vrai aujourd’hui le sera encore en 2023. Vous n’avez aucune assurance sur l’avenir d’un projet qui n’est à ce jour qu’embryonnaire tant au niveau du fond que de la forme. Une fois le terrain acquis définitivement par l’Etat de Vaud, vous n’aurez alors plus aucune compétence pour contrôler ce qu’il en fera. Ce morceau de territoire échappera à vos décisions.Les anciens droits à bâtir de niveau communal régissant encore le secteur de Court-Champ permettront certes de couler les premières bennes de béton mais pourront à votre insu être supplantés par la suite par un plan d’affectation cantonal pour augmenter au besoin les capacités.
Alors acceptez avec humilité que le peuple souverain puisse éventuellement être appelé aux urnes pour confirmer ou infirmer votre décision du 28 mai 2020 de vendre une fraction de la parcelle N° 272 à Court-Champ, en vous abstenant d’intervenir encore pendant le délai de récolte de signatures et réservez vos arguments pour le débat public qui précédera, cas échéant, la votation.
Je vous remercie pour votre attention.
Avec mes respectueuses salutations.
- Pascal Chatelain, Echallens -
Pour signer la demande de référendum
Category: L'actu Tags: gymnase
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