Un groupe de riverains a fait opposition à la mise à l’enquête d’un espace de jeu sur un tiers de la place, demandant que soit précisés les projets pour l’ensemble du lieu. La Municipalité ayant levé leur opposition sans apporter de réponses précises à leurs questions, ils ont décidé de porter l’affaire devant le Tribunal cantonal.
Ils sont riverains de la place de la gare, et ce qui les a d’abord réunis, c’est la pétition lancée l’an passé pour protester contre La Guinguette FMR à qui la Municipalité avait confiée l’animation de l’été challensois. Avec leurs cent-treize signatures, ils ont obtenu un peu moins de manifestations, histoire de quand même pouvoir profiter de leurs terrasses. Cela a été l’occasion pour eux de constater, et de déplorer, que les Autorités challensoises ont une propension aux réponses vagues, du style «on verra bien le moment venu».
Ainsi, lorsqu’en septembre 2019 la Municipalité a mis à l’enquête le réaménagement d’une place de jeux sur la Place de la Gare, Joëlle et Alexandre Robert-Tissot, Nathalie et Blaise Mettraux, Claire-Line et Dominique Bouille, ainsi que Marie-Laurence Dafflon et Michel Bregnard, ont examiné les choses très attentivement. Et ce qu’ils ont vu ne leur a pas plu. Ils ont donc fait opposition à cet aménagement, principalement parce qu’il ne s’agit que d’une première partie de la série de transformations de la place, sans qu’une vue d’ensemble soit présentée.
Leur opposition concernait également la réduction de la zone verte pourtant inscrite sur le registre du cadastre, le déplacement du grenier Joratois qui ainsi se rapprocherait trop des habitations voisines, l’éclairage prévu qui «favoriserait le regroupement de jeunes la nuit et augmenterait les nuisances que subissent déjà les riverains» et l’abattage d’un arbre qui donne une zone d’ombre utile dans un parc qui en manque.
Séance «de conciliation»
Suite à cette opposition, l’habituelle séance, dite «de conciliation», a eu lieu, en présence de l’avocat des opposants. Une séance qui leur a permis d’apprendre que l’aménagement de la place de la gare était prévu en trois étapes: 1. Aménagement d’une place de jeux sur la partie Est. 2. Réaménagement du reste de la place. 3. Réaménagement des voiries autour de la place. Des schémas ont été présentés, montrant notamment qu’il est prévu d’installer des gradins. Lorsqu’ils s’en inquiètent – des gradins, ça veut dire des spectacles!, la Municipalité leur répond que ce qui est dessiné est «indicatif». Que rien n’est encore décidé. Qu’une étude sur la gare et les bus va être faite ─ en lien avec le nouveau quartier du Crépon et le gymnase de Court-Champ. Bref, que la Municipalité n’a rien de précis à dire sur la place de la gare, si ce n’est qu’elle veut aménager une place de jeu sur un bout de celle-ci.
Alors qu’il y a tant d’inconnus concernant cet endroit, quelle urgence y a‑t-il à y réaménager une place de jeux? N’est-ce pas mettre la charrue avant les bœufs? Pourquoi cette politique du «saucissonnage»? Et si l’étude concernant la gare et les arrêts de bus montre qu’il est indispensable de déplacer la place de jeux, que fera la Municipalité? Pourquoi dépenser l’argent des contribuables pour une place de jeux maintenant?
On l’aura compris, cette séance n’a pas concilié les opposants avec le projet présenté par la Municipalité. Ce qui n’a pas empêché celle-ci – juge et partie! – de lever les oppositions, comme à son habitude.
Sauf que les opposants ont décidé de faire recours au Tribunal cantonal. Une opération coûteuse et dont l’issue est incertaine. «Nous pouvons le faire parce que nous sommes plusieurs et qu’on va se répartir les coûts, expliquent les opposants. Nous ne savons pas si nous allons gagner, mais peut-être obtiendrons-nous de la Municipalité qu’elle livre une vision complète de ce qu’elle projette pour la Place de la Gare. Rien que pour ça, ça en vaut la peine.»
Il faut saluer cette démarche qui démontre que lorsque la Municipalité d’Echallens reste approximative quant à sa vision de l’urbanisme challensois, les citoyens ne sont pas obligés de tout accepter.
Une affaire à suivre.
- Patrick Morier-Genoud -
Posted: 6 juillet 2020 by ASE
Place de la gare: leur opposition est levée, ils font recours
Un groupe de riverains a fait opposition à la mise à l’enquête d’un espace de jeu sur un tiers de la place, demandant que soit précisés les projets pour l’ensemble du lieu. La Municipalité ayant levé leur opposition sans apporter de réponses précises à leurs questions, ils ont décidé de porter l’affaire devant le Tribunal cantonal.
Ils sont riverains de la place de la gare, et ce qui les a d’abord réunis, c’est la pétition lancée l’an passé pour protester contre La Guinguette FMR à qui la Municipalité avait confiée l’animation de l’été challensois. Avec leurs cent-treize signatures, ils ont obtenu un peu moins de manifestations, histoire de quand même pouvoir profiter de leurs terrasses. Cela a été l’occasion pour eux de constater, et de déplorer, que les Autorités challensoises ont une propension aux réponses vagues, du style «on verra bien le moment venu».
Ainsi, lorsqu’en septembre 2019 la Municipalité a mis à l’enquête le réaménagement d’une place de jeux sur la Place de la Gare, Joëlle et Alexandre Robert-Tissot, Nathalie et Blaise Mettraux, Claire-Line et Dominique Bouille, ainsi que Marie-Laurence Dafflon et Michel Bregnard, ont examiné les choses très attentivement. Et ce qu’ils ont vu ne leur a pas plu. Ils ont donc fait opposition à cet aménagement, principalement parce qu’il ne s’agit que d’une première partie de la série de transformations de la place, sans qu’une vue d’ensemble soit présentée.
Leur opposition concernait également la réduction de la zone verte pourtant inscrite sur le registre du cadastre, le déplacement du grenier Joratois qui ainsi se rapprocherait trop des habitations voisines, l’éclairage prévu qui «favoriserait le regroupement de jeunes la nuit et augmenterait les nuisances que subissent déjà les riverains» et l’abattage d’un arbre qui donne une zone d’ombre utile dans un parc qui en manque.
Séance «de conciliation»
Suite à cette opposition, l’habituelle séance, dite «de conciliation», a eu lieu, en présence de l’avocat des opposants. Une séance qui leur a permis d’apprendre que l’aménagement de la place de la gare était prévu en trois étapes: 1. Aménagement d’une place de jeux sur la partie Est. 2. Réaménagement du reste de la place. 3. Réaménagement des voiries autour de la place. Des schémas ont été présentés, montrant notamment qu’il est prévu d’installer des gradins. Lorsqu’ils s’en inquiètent – des gradins, ça veut dire des spectacles!, la Municipalité leur répond que ce qui est dessiné est «indicatif». Que rien n’est encore décidé. Qu’une étude sur la gare et les bus va être faite ─ en lien avec le nouveau quartier du Crépon et le gymnase de Court-Champ. Bref, que la Municipalité n’a rien de précis à dire sur la place de la gare, si ce n’est qu’elle veut aménager une place de jeu sur un bout de celle-ci.
Alors qu’il y a tant d’inconnus concernant cet endroit, quelle urgence y a‑t-il à y réaménager une place de jeux? N’est-ce pas mettre la charrue avant les bœufs? Pourquoi cette politique du «saucissonnage»? Et si l’étude concernant la gare et les arrêts de bus montre qu’il est indispensable de déplacer la place de jeux, que fera la Municipalité? Pourquoi dépenser l’argent des contribuables pour une place de jeux maintenant?
On l’aura compris, cette séance n’a pas concilié les opposants avec le projet présenté par la Municipalité. Ce qui n’a pas empêché celle-ci – juge et partie! – de lever les oppositions, comme à son habitude.
Sauf que les opposants ont décidé de faire recours au Tribunal cantonal. Une opération coûteuse et dont l’issue est incertaine. «Nous pouvons le faire parce que nous sommes plusieurs et qu’on va se répartir les coûts, expliquent les opposants. Nous ne savons pas si nous allons gagner, mais peut-être obtiendrons-nous de la Municipalité qu’elle livre une vision complète de ce qu’elle projette pour la Place de la Gare. Rien que pour ça, ça en vaut la peine.»
Il faut saluer cette démarche qui démontre que lorsque la Municipalité d’Echallens reste approximative quant à sa vision de l’urbanisme challensois, les citoyens ne sont pas obligés de tout accepter.
Une affaire à suivre.
- Patrick Morier-Genoud -
Category: L'actu Tags: Place de la gare
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