Le nouveau quartier du Crépon va être construit, cela ne fait pas un pli. La Municipalité le veut absolument et les arguments des opposants ont été balayés en quelques séances dites «de conciliation». Cela n’a rien à voir ni avec l’écologie ni avec l’urbanisme, il s’agit essentiellement d’une question de gros sous.
Rien ne pouvait faire changer d’avis la Municipalité d’Echallens quant à la construction du quartier dit «éco» du Crépon. L’enjeu financier est trop important pour elle qui, prise par une coûteuse folie des grandeurs, privilégie la densification à outrance de la ville. Environ neuf cents habitants de plus, des centaines de voitures supplémentaires: c’est ce qui s’appelle avoir les yeux plus gros que le ventre, alors qu’Echallens est déjà traversée quotidiennement par plus de 13 000 véhicules. Sommes-nous prêts à faire face à une telle densification? Pourrons-nous accueillir sereinement les nouveaux venus? Notre art de vivre pourra-t-il être préservé? La Municipalité a balayé les questions de l’Association pour la Sauvegarde d’Echallens, comme elle va balayer toutes les oppositions qui ont été déposées contre le projet.
La nôtre, d’opposition, avait pourtant été signée par plus de 100 personnes. Comme les autres opposants, nous avons été invités à une séance dite de conciliation. Une séance durant laquelle il nous a en fait été demandé de nous concilier, nous, avec le projet, de l’accepter tel quel. Oui, la Municipalité veut cette densification, peu importe les inquiétudes que celle-ci soulève, peu importe les conséquences sur notre bien-être (voir le PV de notre rencontre avec la Municipailité en fin d’article).
Les arguments de la Municipalité
La circulation? Des études ont été faites, et celles et ceux qui trouvent que les bouchons péjorent la mobilité challensoise sont des râleurs. D’ailleurs, on ne doit pas dire «bouchon» mais «ralentissement». Et si la Municipalité finit par admettre, du bout des lèvres, qu’il y a un problème avec la circulation, c’est pour préciser que cela concerne la route cantonale et qu’elle est donc impuissante à le solutionner.
La forte augmentation de la population? La Municipalité ne voit pas où est le problème. Plus on est de fous, plus on rit. Quant à l’accueil des nouveaux habitants, «chaque année, une soirée leur est dédiée»… En plus, ils auront une maison de quartier, ces nouveaux habitants, avec «une conciergerie qui s’occupera de leur intégration». Voilà un superbe exemple de cette langue de bois qui sert à masquer l’absence de réflexion socioculturelle quant aux conséquences d’une augmentation soudaine de 15% de la population.
La gare du LEB est-elle prête à accueillir les nouveaux usagers – sans parler, encore, des mille gymnasiens que la Municipalité rêve de voir s’installer sous le collège de Court-Champ? Rassurez-vous, braves gens, une étude «va débuter». Mais même si elle démontre que des aménagements doivent être faits, ceux-ci ne le seront qu’APRÈS l’arrivée des nouveaux habitants. C’est à croire qu’aucun de nos municipaux ne prend le LEB aux heures de pointe. Sinon, une étude ne leur serait pas nécessaire pour comprendre que neuf cent habitants supplémentaires, plus mille gymnasiens, vont à tous les coups se trouver à l’étroit dans la gare et dans les rames du LEB.
Oui, la Municipalité veut à tout prix ce nouveau quartier. Elle veut l’argent qu’il va lui rapporter. C’est d’ailleurs l’argument définitif qu’elle assène aux opposants: sans ces retombées financières, il faudra augmenter les impôts.
Un cercle vicieux
Les promoteurs ont beaucoup construit ces dernières années à Echallens. Pour faire face à l’afflux d’habitants et de voitures, il a fallu créer des ronds-points, construire un nouveau bâtiment pour l’administration communale, au Château. Pour payer ces travaux, il faut maintenant vendre du terrain, par exemple celui où va se construire le quartier du Crépon ou le gymnase, et encaisser de nouvelles rentrées fiscales. Sauf que les nouveaux habitants du Crépon et les gymnasiens vont rendre nécessaire la transformation de la gare et du passage souterrain qui relie le sud d’Echallens au centre. Des travaux qu’il faudra ensuite financer… Cette spirale dans laquelle nous entraîne la Municipalité est sans fin. Toujours plus d’habitants, de voitures, de béton, de goudron.
Au-delà de chaque cas particulier, c’est, in fine, à cela que s’oppose l’Association pour la Sauvegarde d’Echallens.
- Patrick Morier-Genoud -
Le procès-verbal de notre séance avec la Municipalité: PV_Crépon_ASE
Posted: 22 avril 2020 by ASE
Crépon: les oppositions vont être balayées
Le nouveau quartier du Crépon va être construit, cela ne fait pas un pli. La Municipalité le veut absolument et les arguments des opposants ont été balayés en quelques séances dites «de conciliation». Cela n’a rien à voir ni avec l’écologie ni avec l’urbanisme, il s’agit essentiellement d’une question de gros sous.
Rien ne pouvait faire changer d’avis la Municipalité d’Echallens quant à la construction du quartier dit «éco» du Crépon. L’enjeu financier est trop important pour elle qui, prise par une coûteuse folie des grandeurs, privilégie la densification à outrance de la ville. Environ neuf cents habitants de plus, des centaines de voitures supplémentaires: c’est ce qui s’appelle avoir les yeux plus gros que le ventre, alors qu’Echallens est déjà traversée quotidiennement par plus de 13 000 véhicules. Sommes-nous prêts à faire face à une telle densification? Pourrons-nous accueillir sereinement les nouveaux venus? Notre art de vivre pourra-t-il être préservé? La Municipalité a balayé les questions de l’Association pour la Sauvegarde d’Echallens, comme elle va balayer toutes les oppositions qui ont été déposées contre le projet.
La nôtre, d’opposition, avait pourtant été signée par plus de 100 personnes. Comme les autres opposants, nous avons été invités à une séance dite de conciliation. Une séance durant laquelle il nous a en fait été demandé de nous concilier, nous, avec le projet, de l’accepter tel quel. Oui, la Municipalité veut cette densification, peu importe les inquiétudes que celle-ci soulève, peu importe les conséquences sur notre bien-être (voir le PV de notre rencontre avec la Municipailité en fin d’article).
Les arguments de la Municipalité
La circulation? Des études ont été faites, et celles et ceux qui trouvent que les bouchons péjorent la mobilité challensoise sont des râleurs. D’ailleurs, on ne doit pas dire «bouchon» mais «ralentissement». Et si la Municipalité finit par admettre, du bout des lèvres, qu’il y a un problème avec la circulation, c’est pour préciser que cela concerne la route cantonale et qu’elle est donc impuissante à le solutionner.
La forte augmentation de la population? La Municipalité ne voit pas où est le problème. Plus on est de fous, plus on rit. Quant à l’accueil des nouveaux habitants, «chaque année, une soirée leur est dédiée»… En plus, ils auront une maison de quartier, ces nouveaux habitants, avec «une conciergerie qui s’occupera de leur intégration». Voilà un superbe exemple de cette langue de bois qui sert à masquer l’absence de réflexion socioculturelle quant aux conséquences d’une augmentation soudaine de 15% de la population.
La gare du LEB est-elle prête à accueillir les nouveaux usagers – sans parler, encore, des mille gymnasiens que la Municipalité rêve de voir s’installer sous le collège de Court-Champ? Rassurez-vous, braves gens, une étude «va débuter». Mais même si elle démontre que des aménagements doivent être faits, ceux-ci ne le seront qu’APRÈS l’arrivée des nouveaux habitants. C’est à croire qu’aucun de nos municipaux ne prend le LEB aux heures de pointe. Sinon, une étude ne leur serait pas nécessaire pour comprendre que neuf cent habitants supplémentaires, plus mille gymnasiens, vont à tous les coups se trouver à l’étroit dans la gare et dans les rames du LEB.
Oui, la Municipalité veut à tout prix ce nouveau quartier. Elle veut l’argent qu’il va lui rapporter. C’est d’ailleurs l’argument définitif qu’elle assène aux opposants: sans ces retombées financières, il faudra augmenter les impôts.
Un cercle vicieux
Les promoteurs ont beaucoup construit ces dernières années à Echallens. Pour faire face à l’afflux d’habitants et de voitures, il a fallu créer des ronds-points, construire un nouveau bâtiment pour l’administration communale, au Château. Pour payer ces travaux, il faut maintenant vendre du terrain, par exemple celui où va se construire le quartier du Crépon ou le gymnase, et encaisser de nouvelles rentrées fiscales. Sauf que les nouveaux habitants du Crépon et les gymnasiens vont rendre nécessaire la transformation de la gare et du passage souterrain qui relie le sud d’Echallens au centre. Des travaux qu’il faudra ensuite financer… Cette spirale dans laquelle nous entraîne la Municipalité est sans fin. Toujours plus d’habitants, de voitures, de béton, de goudron.
Au-delà de chaque cas particulier, c’est, in fine, à cela que s’oppose l’Association pour la Sauvegarde d’Echallens.
- Patrick Morier-Genoud -
Le procès-verbal de notre séance avec la Municipalité: PV_Crépon_ASE
Lire: “Les Challensois et le Conseil communal ont été trompés par la Municipalité”
Category: L'actu Tags: Crépon, Ecoquartier
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