L’an passé, les étangs du Larrit ont été « renaturés ». L’abattage de nombreux arbres a créé l’émoi, mais aujourd’hui le résultat semble prometteur. Lorsqu’on se plonge dans son histoire, on se rend compte que ce lieu a une valeur tout à la fois affective et écologique pour les habitants d’Echallens, qui y ont tout aussi bien patiné que flirté.
Il n’y a pas grand monde au Larrit ce dimanche matin de début janvier. Pas de grenouilles non plus dans les étangs, pas de poissons dans la rivière, pas d’oiseaux dans les arbres. C’est l’hiver. Est-ce que la nature a ici « repris ses droits », comme l’écrit Patrick Gérard, le chef du service infrastructure, Mobilité et STEP d’Echallens dans «L’Echo du Gros-de-Vaud » ? Qu’est-ce que l’état naturel des choses ? Ce sont là des questions philosophiques et l’on pourrait écrire des pages et des pages sur ce sujet.
Ce qui est certain, c’est que le Larrit n’est pas moins naturel aujourd’hui qu’il ne l’était hier, même si son actuel côté « propre en ordre » souligne que c’est bel et bien la main de l’homme qui a modelé ce paysage. La promesse qui a été faite à celles et ceux qui se sont inquiétés de l’abattage de nombreux arbres est que la « renaturation » du Larrit va favoriser une plus grande biodiversité, le retour des poissons dans le ruisseau, l’arrivée de nouvelles espèces. On ne peut que s’en réjouir, et faire preuve de patience en attendant que la végétation pousse.
En juin 2019, après l’article que nous avons fait paraître sur ce site, la Municipalité a organisé une rencontre sur place, avec le vice-syndic Christian Monney, des responsables cantonaux et les mandataires chargés des travaux. Une rencontre fort instructive, merci à nos Autorités de l’avoir mise sur pieds.
En 1980, dans le quotidien « 24 heures »
Cela a nourrit notre réflexion, nous a encouragé à nous plonger dans l’histoire du lieu, notamment par le biais d’un article de « 24 heures » du 14 juillet 1980. « Le Larrit est un cours d’eau qui, venant de Villars-le-Terroir, se jette dans le Talent, à Echallens. Jadis un petit barrage avait été construit », écrit l’auteur de l’article, Jean-Philippe Arm. Le petit lac que formait ce barrage se transformait en patinoire naturelle l’hiver. Si les enfants d’Echallens venaient y patiner, le but premier de cette glacière naturelle était de fournir de la glace à la maison Cardinal. Des blocs étaient découpés et stockés dans un silo, ceci jusqu’à l’apparition des installations frigorifiques. Sinon, un témoin d’époque, Claude Maendly, raconte : « Tous ceux qui ont été élevés à Echallens sont attachés à cette endroit assez sauvage, où gamins ils jouaient, patinaient, faisaient du sport, construisaient des cabanes. Plus tard, à l’âge des fréquentations, le chemin creux était le témoin discret des balades sentimentales. Il y a un lien affectif très fort entre les gens d’Echallens et le Larrit. »
C’est ensuite en 1980 que le Larrit est devenu le lieu de promenade que nous avons connu jusqu’à l’an passé. « Nous avons ainsi à deux pas du bourg un endroit récréatif et éducatif, où les familles pourront se promener et les enfants apprendre les richesses et le respect de la nature », déclarait le visionnaire syndic d’alors, Jean Bavaud. Et les écologistes de 1980 se réjouissaient de ce bon exemple challensois: «Plutôt que de créer des pelouses, des parcs aseptisés, des chemins en béton, qui entraînent la disparition des espèces, il faut saluer les initiatives qui redonnent priorité à la vie naturelle. »
Un exemple à suivre
Quarante ans plus tard, nous ne pouvons que réitérer ce message et œuvrer pour qu’Echallens, avec son nouveau Plan directeur communal (voir notre article), retrouve le sens d’une priorité qui semble avoir un peu disparu sous le béton et le goudron ces dernières années.
Le Larrit « renaturé » que l’on peut découvrir aujourd’hui est un bon exemple de ce qu’il est possible de faire lorsqu’on en a la volonté politique.
Patrick Morier-Genoud
L’article de « 24 heures » du 14 juillet 1980: 11635 (1) 3
Posted: 6 janvier 2020 by ASE
Balade bucolique et historique au Larrit
L’an passé, les étangs du Larrit ont été « renaturés ». L’abattage de nombreux arbres a créé l’émoi, mais aujourd’hui le résultat semble prometteur. Lorsqu’on se plonge dans son histoire, on se rend compte que ce lieu a une valeur tout à la fois affective et écologique pour les habitants d’Echallens, qui y ont tout aussi bien patiné que flirté.
Il n’y a pas grand monde au Larrit ce dimanche matin de début janvier. Pas de grenouilles non plus dans les étangs, pas de poissons dans la rivière, pas d’oiseaux dans les arbres. C’est l’hiver. Est-ce que la nature a ici « repris ses droits », comme l’écrit Patrick Gérard, le chef du service infrastructure, Mobilité et STEP d’Echallens dans «L’Echo du Gros-de-Vaud » ? Qu’est-ce que l’état naturel des choses ? Ce sont là des questions philosophiques et l’on pourrait écrire des pages et des pages sur ce sujet.
Ce qui est certain, c’est que le Larrit n’est pas moins naturel aujourd’hui qu’il ne l’était hier, même si son actuel côté « propre en ordre » souligne que c’est bel et bien la main de l’homme qui a modelé ce paysage. La promesse qui a été faite à celles et ceux qui se sont inquiétés de l’abattage de nombreux arbres est que la « renaturation » du Larrit va favoriser une plus grande biodiversité, le retour des poissons dans le ruisseau, l’arrivée de nouvelles espèces. On ne peut que s’en réjouir, et faire preuve de patience en attendant que la végétation pousse.
En juin 2019, après l’article que nous avons fait paraître sur ce site, la Municipalité a organisé une rencontre sur place, avec le vice-syndic Christian Monney, des responsables cantonaux et les mandataires chargés des travaux. Une rencontre fort instructive, merci à nos Autorités de l’avoir mise sur pieds.
En 1980, dans le quotidien « 24 heures »
Cela a nourrit notre réflexion, nous a encouragé à nous plonger dans l’histoire du lieu, notamment par le biais d’un article de « 24 heures » du 14 juillet 1980. « Le Larrit est un cours d’eau qui, venant de Villars-le-Terroir, se jette dans le Talent, à Echallens. Jadis un petit barrage avait été construit », écrit l’auteur de l’article, Jean-Philippe Arm. Le petit lac que formait ce barrage se transformait en patinoire naturelle l’hiver. Si les enfants d’Echallens venaient y patiner, le but premier de cette glacière naturelle était de fournir de la glace à la maison Cardinal. Des blocs étaient découpés et stockés dans un silo, ceci jusqu’à l’apparition des installations frigorifiques. Sinon, un témoin d’époque, Claude Maendly, raconte : « Tous ceux qui ont été élevés à Echallens sont attachés à cette endroit assez sauvage, où gamins ils jouaient, patinaient, faisaient du sport, construisaient des cabanes. Plus tard, à l’âge des fréquentations, le chemin creux était le témoin discret des balades sentimentales. Il y a un lien affectif très fort entre les gens d’Echallens et le Larrit. »
C’est ensuite en 1980 que le Larrit est devenu le lieu de promenade que nous avons connu jusqu’à l’an passé. « Nous avons ainsi à deux pas du bourg un endroit récréatif et éducatif, où les familles pourront se promener et les enfants apprendre les richesses et le respect de la nature », déclarait le visionnaire syndic d’alors, Jean Bavaud. Et les écologistes de 1980 se réjouissaient de ce bon exemple challensois: «Plutôt que de créer des pelouses, des parcs aseptisés, des chemins en béton, qui entraînent la disparition des espèces, il faut saluer les initiatives qui redonnent priorité à la vie naturelle. »
Un exemple à suivre
Quarante ans plus tard, nous ne pouvons que réitérer ce message et œuvrer pour qu’Echallens, avec son nouveau Plan directeur communal (voir notre article), retrouve le sens d’une priorité qui semble avoir un peu disparu sous le béton et le goudron ces dernières années.
Le Larrit « renaturé » que l’on peut découvrir aujourd’hui est un bon exemple de ce qu’il est possible de faire lorsqu’on en a la volonté politique.
Patrick Morier-Genoud
L’article de « 24 heures » du 14 juillet 1980: 11635 (1) 3
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