Un quartier peut-être écolo mais qui soulève tant de questions

Nous sommes tous cen­sés recevoir l’annonce de la créa­tion de l’écoquartier du Crépon avec des cris d’allégresse. Mais com­ment Echal­lens va-t-elle accueil­lir 900 habi­tants de plus, leurs voitures, leurs besoins? En atten­dant des répons­es pré­cis­es, l’Association pour la Sauve­g­arde d’Echal­lens s’oppose à la con­struc­tion du nou­veau quartier. 

Présen­té en images de syn­thèse (ci-dessus une image tirée du site inter­net d’Echal­lens), le futur éco­quarti­er du Crépon sem­ble idyllique. Des arbres, des fleurs, de l’herbe ; une ter­rasse devant un café, des pié­tons heureux et déten­dus. Une petite fille arrose des choux dans un jardin, un petit garçon par­court des allées de graviers en trot­tinette ; leurs par­ents sont con­fi­ants, aucune voiture ne va venir men­ac­er les bam­bins, elles ne cir­cu­lent pas dans ce quarti­er d’Echallens.

Lorsqu’on con­naît les rues d’Echallens, encom­brées de voitures, on se met à rêver : le futur sera-t-il radieux pour les Challensois ?

Et puis on réflé­chit, et le château de cartes s’effondre, der­rière l’illusion se pro­file la réalité.

Ce nou­veau quarti­er, comme tombé du ciel, cadeau de dieux clé­ments, ne va pas se pos­er à Echal­lens sans soulever de sérieux problèmes.

Comment va-t-on y accéder ?

Qua­tre cent soix­ante-trois places de parc sont prévues pour l’écoquartier, qua­tre cent quar­ante-deux en sous-sol et vingt et une en sur­face. Qua­tre cent soix­ante voitures qui, lorsqu’elles ne dormiront pas au cœur du beau domaine de l’illusion éco­lo, vont cir­culer dans et autour d’Echallens, aug­men­tant d’autant les prob­lèmes que con­naît déjà notre ville en matière de cir­cu­la­tion auto­mo­bile. Aux heures de pointe, ça bou­chonne au nord comme au sud. Les voitures de l’écoquartier vont faire s’allonger les files, elles vont ren­dre encore plus dif­fi­cile l’entrée dans Echal­lens, encom­br­er les rues, les places, les alen­tours de la ville. Et elles vont pol­luer, bien sûr, faire du bruit, en rajouter aux nuisances.

De nom­breux habi­tants du nou­veau quarti­er vont sans doute vouloir pren­dre le train. Ce fameux LEB qui relie si mal Echal­lens à Lau­sanne. Même si d’ici là les prob­lèmes du Lau­sanne-Echalens-Bercher seront (peut-être) réglés, com­ment la gare va-t-elle accueil­lir les nou­veaux pas­sagers ? Y aura-t-il de la place pour eux dans les wag­ons ? Et dans le bus qui amène les élèves aux Trois-sapins ?

A pro­pos d’élèves, rap­pelons, en pas­sant, qu’un gym­nase sera peut-être con­stru­it à prox­im­ité de l’écoquartier. Un gym­nase région­al, qui va voir arriv­er à la gare d’Echallens des cen­taines d’élèves. Qui va voir arriv­er par la route des enseignants…

Lors de la séance d’information du 18 novem­bre, une Chal­len­soise a demandé: «Vous nous dites qu’il y aura des places pour huit cents vélos dans l’écoquartier. Où les gens vont-ils met­tre ces vélos quand ils iront à la gare?» Les inter­venants sont resté sans voix. Et le syn­dic a répon­du par une pirou­ette: «Actuelle­ment, les places de parc pour vélo que nous avons instal­lées à Echal­lens restent là plu­part du temps vides…» Voilà une réponse qui laisse songeur quant à la pré­ci­sion de la réflex­ion menée par nos Autorités et l’état de pré­pa­ra­tion à l’arrivée soudaine de 900 nou­veaux habi­tants à Echallens.

Comment Echallens se prépare-t-elle à accueillir une augmentation de 15% de sa population ?

Les habi­tants  d’une ville ont de nom­breux besoins. Des besoins admin­is­trat­ifs, san­i­taires, sportifs, soci­aux-cul­turel… Des besoins en matière d’approvisionnement, de sécu­rité, de dis­trac­tions. Neuf cents habi­tants sup­plé­men­taires d’un coup, ce n’est pas rien. C’est même un sacré boule­verse­ment pour une com­mu­nauté comme celle que for­ment les habi­tants actuels d’Echallens.

Soit les nou­veaux venus ne sor­tiront pas de leur quarti­er, qui devien­dra alors un ghet­to éco­lo, soit ils vont − nous le souhaitons − par­courir les rues de la ville, les sen­tiers de la com­mune, fréquenter les com­merces, s’asseoir dans les cafés. Neuf cents per­son­nes de plus! Qui osera pré­ten­dre aujourd’hui qu’Echallens est prête pour ce défi?

Et les écoles? Et les médecins? Et la poste? Et les guichets de l’administration?

Sur le papi­er, ce futur éco­quarti­er est peut-être sym­pa­thique, il peut faire rêver celles et ceux qui se con­tentent des belles phras­es, qui se lais­sent hyp­no­tis­er par les tours des illu­sion­nistes mod­ernes. Mais on le voit, il pose beau­coup de ques­tions, aux­quelles il est dif­fi­cile d’obtenir des réponses.

En atten­dant qu’elles arrivent, ces répons­es, nous avons décidé de nous oppos­er à la con­struc­tion de l’écoquartier.

Si comme nous vous vous inter­roger, venez sign­er l’opposition!

Patrick Mori­er-Genoud 

Pour signer l’opposition

Vous pou­vez pass­er dans notre local du Chemin de la Côte du Cimetière 1 (079 447 26 15), mer­cre­di 11 décem­bre, de 14h à 20h, et jeu­di 12 décem­bre, de 18h à 20h30.

Vous pou­vez égale­ment vous ren­dre chez Car­o­line Vuag­ni­aux (076 438 24 08), au chemin du Gréza­ley 13, mar­di 10 décem­bre, de 17h15 à 19h.

Association pour la sauvegarde d'Echallens | ASE
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