Le Canton a mis à l’enquête une « réhabilitation » de la route reliant Goumoëns-la-Ville à Echallens. Sauf que les bandes cyclables prévues ne sont pas la bonne solution pour favoriser la mobilité douce. Une opposition est lancée contre cette fausse bonne idée. Des variantes sont possibles : « Ce serait dommage de manquer le tournant de la mobilité douce au premier essai ! »
Il semble aujourd’hui évident qu’il faut développer la mobilité douce dans la région d’Echallens. Nos routes sont encombrées de voitures aux heures de pointe, ceci alors que le réchauffement climatique est une réalité, la pollution aussi.
C’est pourquoi la reconstruction de la route cantonale entre Goumoëns-la-Ville est Echallens est une bonne occasion pour faciliter et encourager la circulation des vélos et des piétons entre les deux localités, distantes de seulement trois kilomètres.
Le Plan directeur régional du Gros-de-Vaud, dans sa version du 3 décembre 2015, signale, au chapitre Mobilité douce, « une absence quasi-totale d’aménagements cyclables induisant un déficit de sécurité sur certains axes routiers » (c’est le cas entre Echallens et Goumoëns) et donne notamment comme enjeux: « Mettre à profit les prédispositions de la région pour la mobilité douce par une politique volontaire et prioritaire en faveur des cycles et des piétons et par le développement d’un réseau de mobilité douce attractif et performant. »
Formidable !, pourrait-on se dire. Sauf qu’entre la théorie et la pratique il y a parfois la largeur d’une piste cyclable.
Sur les trois variantes possibles, la plus mauvaise a été choisie
Trois variantes pouvaient être envisagées pour améliorer la situation de la mobilité douce entre Echallens et Goumoëns : un trottoir mixte piétons et vélos, une piste cyclable et piétons séparée de la route, des bandes cyclables sur la chaussée. C’est cette dernière option qui a été choisie, la moins bonne. En effet, des bandes cyclables de 1,5 mètre sur une route où les voitures peuvent circuler à 80 km/h n’offrent pas une sécurité optimale, décourageant les cyclistes inexpérimentés et les enfants de les utiliser.
Si le canton veut réellement développer « un réseau de mobilité douce attractif et performant » dans la région, c’est l’option piste cyclable, séparée de la route, qu’il doit choisir.
Voilà pourquoi des Challensoises et des Challensois − et également des habitants de Goumoëns − ont décidé de s’opposer à la mise à l’enquête. Si vous aussi vous jugez que le projet du Canton est inapproprié, signez l’opposition !*
Patrick Morier-Genoud
*Pour ce faire, contacter August Hangartner : august.hangartner@gmail.com
Le texte de l’opposition menée par August Hangartner, « conseiller communal d’Echallens et cycliste »
Opposition à l’enquête « Réhabilitation de la RC 299-C‑S »
Madame, Monsieur,
Par ce courrier, nous formulons notre opposition formelle à l’enquête citée en titre.
Tout d’abord, nous saluons le fait qu’une amélioration soit prévue sur cet axe pour les cyclistes. Pour le Gros-de-Vaud, réputé dernier de classe en termes de déplacements à vélo en Suisse et dans le Canton [réf 1], de telles améliorations des infrastructures sont bienvenues pour rendre possible l’usage du vélo entre deux localités distantes de moins de 3km.
Problèmes de la variante actuelle
Par contre, la variante choisie comporte de nombreuses lacunes :
- La variante retenue est la seule qui n’offre rien pour les piétons.
- Cette variante (sur la chaussée) est la seule qui ne permet pas d’envisager une utilisation par des écoliers ou des cyclistes novices en raison du partage de la chaussée avec des véhicules à 80km/h.
- Cette variante répond le moins bien à la sécurité des cyclistes (critère qui semble moins important que le coût des travaux).
De plus, cette solution ne répond pas vraiment au Plan directeur régional du Gros-de-Vaud, (version 2015 à la page 27 [réf 2]):
- Parmi les points faibles : « Une absence quasi totale d’aménagements cyclables induisant un déficit de sécurité sur certains axes routiers »;
- Parmi les enjeux : « Mettre à profit les prédispositions de la région pour la mobilité douce par une politique volontaire et prioritaire en faveur des cycles et des piétons et par le développement d’un réseau de mobilité douce attractif et performant ».
Notre solution : Une piste séparée de la chaussée
Nous sommes persuadés, que le gabarit de 12m entre les limites SDA permettra de réaliser une piste cyclable séparée pour les raisons suivantes:
- La largeur totale des deux bandes cyclables de 3.00 mètres peut se transformer en une piste d’un seul côté de 2.50 m avec 50 cm pour des barrières de protection, ceci peut-être en décalant la route de 1.50 m vers l’autre côté.
- On pourrait envisager des feux de route à l’entrée ou sortie de Goumoëns-la-Ville et d’Echallens pour traverser et atteindre la piste cyclable (possibilité non envisagée dans le rapport).
- Le chemin agricole venant de Villars-le-Terroir, à fort trafic aux heures de pointe, pourrait être modéré par un seuil surélevé au carrefour avec la route.
Le futur réaménagement de la RC299 est une occasion unique de viser un projet ambitieux répondant à tous les usagers de la mobilité douce, comme ce fut le cas dans d’autres cas (p.ex. Palézieux — Oron ou Chavornay – Orbe) qui ont des situations très similaires : une route à 80km/h, RC hors localité, 3–4 débouchés latéraux à gérer, raccordement avec des bandes cyclables en localité, lien vers un centre de piste cyclable et piétons.
Conclusion
Nous trouvons dommage que ni la Commission de mobilité du Conseil communal d’Echallens, ni celle de l’Agenda21 d’Echallens n’ont été impliquées en amont du projet. Ceci aurait permis de se prononcer durant le choix des variantes plutôt que de recevoir une information a posteriori lorsque le choix et les plans sont déjà faits.
Nous avons ici une chance de pouvoir créer un secteur-pilote pour le Gros-de-Vaud. Pilote car la situation va se représenter sur d’autres routes d’ici, vu le nombre de cyclistes et de marcheurs profitant de la beauté de notre région. Et ce serait dommage de manquer le tournant de la mobilité douce au premier essai !
Références
- “Dans le canton de Vaud, la répartition modale est nettement défavorable au vélo” (dernier de Suisse) et “il existe des différences significatives [entre les districts] … dans le district du Gros de Vaud, la part du vélo est seulement de 1 à 2 %.”
Stratégie cantonale de promotion du Vélo, DGMR, 2010, pages 8–9 https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/organisation/dgmr/Publications/101015_Rapport_strategie_cantonale_velo.pdf
- https://www.gros-de-vaud.ch/recherche.html?q=plan+directeur
Posted: 5 décembre 2019 by ASE
Mobilité douce entre Echallens et Goumoëns: pas sur la bonne piste!
Le Canton a mis à l’enquête une « réhabilitation » de la route reliant Goumoëns-la-Ville à Echallens. Sauf que les bandes cyclables prévues ne sont pas la bonne solution pour favoriser la mobilité douce. Une opposition est lancée contre cette fausse bonne idée. Des variantes sont possibles : « Ce serait dommage de manquer le tournant de la mobilité douce au premier essai ! »
Il semble aujourd’hui évident qu’il faut développer la mobilité douce dans la région d’Echallens. Nos routes sont encombrées de voitures aux heures de pointe, ceci alors que le réchauffement climatique est une réalité, la pollution aussi.
C’est pourquoi la reconstruction de la route cantonale entre Goumoëns-la-Ville est Echallens est une bonne occasion pour faciliter et encourager la circulation des vélos et des piétons entre les deux localités, distantes de seulement trois kilomètres.
Le Plan directeur régional du Gros-de-Vaud, dans sa version du 3 décembre 2015, signale, au chapitre Mobilité douce, « une absence quasi-totale d’aménagements cyclables induisant un déficit de sécurité sur certains axes routiers » (c’est le cas entre Echallens et Goumoëns) et donne notamment comme enjeux: « Mettre à profit les prédispositions de la région pour la mobilité douce par une politique volontaire et prioritaire en faveur des cycles et des piétons et par le développement d’un réseau de mobilité douce attractif et performant. »
Formidable !, pourrait-on se dire. Sauf qu’entre la théorie et la pratique il y a parfois la largeur d’une piste cyclable.
Sur les trois variantes possibles, la plus mauvaise a été choisie
Trois variantes pouvaient être envisagées pour améliorer la situation de la mobilité douce entre Echallens et Goumoëns : un trottoir mixte piétons et vélos, une piste cyclable et piétons séparée de la route, des bandes cyclables sur la chaussée. C’est cette dernière option qui a été choisie, la moins bonne. En effet, des bandes cyclables de 1,5 mètre sur une route où les voitures peuvent circuler à 80 km/h n’offrent pas une sécurité optimale, décourageant les cyclistes inexpérimentés et les enfants de les utiliser.
Si le canton veut réellement développer « un réseau de mobilité douce attractif et performant » dans la région, c’est l’option piste cyclable, séparée de la route, qu’il doit choisir.
Voilà pourquoi des Challensoises et des Challensois − et également des habitants de Goumoëns − ont décidé de s’opposer à la mise à l’enquête. Si vous aussi vous jugez que le projet du Canton est inapproprié, signez l’opposition !*
Patrick Morier-Genoud
*Pour ce faire, contacter August Hangartner : august.hangartner@gmail.com
Le texte de l’opposition menée par August Hangartner, « conseiller communal d’Echallens et cycliste »
Opposition à l’enquête « Réhabilitation de la RC 299-C‑S »
Madame, Monsieur,
Par ce courrier, nous formulons notre opposition formelle à l’enquête citée en titre.
Tout d’abord, nous saluons le fait qu’une amélioration soit prévue sur cet axe pour les cyclistes. Pour le Gros-de-Vaud, réputé dernier de classe en termes de déplacements à vélo en Suisse et dans le Canton [réf 1], de telles améliorations des infrastructures sont bienvenues pour rendre possible l’usage du vélo entre deux localités distantes de moins de 3km.
Problèmes de la variante actuelle
Par contre, la variante choisie comporte de nombreuses lacunes :
De plus, cette solution ne répond pas vraiment au Plan directeur régional du Gros-de-Vaud, (version 2015 à la page 27 [réf 2]):
Notre solution : Une piste séparée de la chaussée
Nous sommes persuadés, que le gabarit de 12m entre les limites SDA permettra de réaliser une piste cyclable séparée pour les raisons suivantes:
Le futur réaménagement de la RC299 est une occasion unique de viser un projet ambitieux répondant à tous les usagers de la mobilité douce, comme ce fut le cas dans d’autres cas (p.ex. Palézieux — Oron ou Chavornay – Orbe) qui ont des situations très similaires : une route à 80km/h, RC hors localité, 3–4 débouchés latéraux à gérer, raccordement avec des bandes cyclables en localité, lien vers un centre de piste cyclable et piétons.
Conclusion
Nous trouvons dommage que ni la Commission de mobilité du Conseil communal d’Echallens, ni celle de l’Agenda21 d’Echallens n’ont été impliquées en amont du projet. Ceci aurait permis de se prononcer durant le choix des variantes plutôt que de recevoir une information a posteriori lorsque le choix et les plans sont déjà faits.
Nous avons ici une chance de pouvoir créer un secteur-pilote pour le Gros-de-Vaud. Pilote car la situation va se représenter sur d’autres routes d’ici, vu le nombre de cyclistes et de marcheurs profitant de la beauté de notre région. Et ce serait dommage de manquer le tournant de la mobilité douce au premier essai !
Références
Stratégie cantonale de promotion du Vélo, DGMR, 2010, pages 8–9 https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/organisation/dgmr/Publications/101015_Rapport_strategie_cantonale_velo.pdf
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