Mesdames les Conseillères communales,
Messieurs les Conseillers communaux,
Le 28 mai prochain, vous vous prononcerez sur la vente de fractions de la parcelle 272 de Court-Champ à l’Etat de Vaud qui projette d’y construire un gymnase destiné à accueillir un millier d’étudiants et leurs enseignants. Une décision qui, si elle est positive, fera du Canton le seul maître à bord pour décider de l’avenir de cette parcelle, de ses aménagements et de ses accès.
Il ne fait aucun doute qu’un gymnase a sa place à Echallens. La question est de savoir quelle place? Car autant le site des Trois-Sapins semblait idéal, autant celui de Court-Champ nécessite réflexion.
Le but du gymnase est d’offrir aux gymnasiens de la région une solution de proximité pour leurs études. Encore faut-il, pour que le projet ait du sens, que le gymnase soit aisément accessible. Le sera-t-il? Car sur 1140 étudiants prévus, seuls 15% d’entre eux sont Challensois. Pour les autres, il faudra plus de bus, plus de trains, plus de voitures. Nos routes, qui accueilleront bientôt les 450 véhicules de l’écoquartier du Crépon, pourront-elles absorber ce surplus de trafic? Le LEB est-il prêt à accueillir des centaines de gymnasiens, lui qui, aujourd’hui déjà, peine à respecter les horaires et à passer à la cadence des 15 minutes? Qu’en est-il de la largeur des quais, de celle du passage sous-voie et de la sécurité de chacun? Que coûteront aux Challensois les aménagements nécessaires?
Comment se passera la cohabitation entre les écoliers et les gymnasiens qui, en raison d’un site scindé en deux, traverseront régulièrement l’actuel collège de Court-Champ – une situation unique dans le canton. Ce site morcelé est-il vraiment adéquat? Le projet n’impactera-t-il pas les zones résidentielles voisines au-delà du raisonnable?
Autrement dit, quel impact aura ce projet sur la mobilité et le confort des Challensois? Imagine-t-on seulement ce que représenteront, si l’on ajoute les futures habitants du Crépon, plus de 2000 personnes supplémentaires en déplacement au quotidien dans les quartiers sud d’Echallens?
Comme l’explique dans l’interview qu’elle nous a accordé Anne-Laure Botteron, présidente de la commission du Grand Conseil chargée du dossier, ces questions ont été soulevées, mais pas réglées. Or si gouverner c’est prévoir, il est indispensable de se les poser maintenant. Car pour nous, Challensois, plus tard sera trop tard: en vendant ce terrain, nous perdrons la main sur son devenir. Or rien ne nous assure que le Canton analysera la situation avec la même sensibilité que nous.
Certes, le Canton et la Municipalité sont pressés. C’est compréhensible, tous deux ont beaucoup à y gagner. Toutefois, la précipitation est rarement bonne conseillère. L’enjeu n’est-il pas trop important pour que nous, citoyens, mettions en péril notre mobilité et notre qualité de vie pour satisfaire à l’urgence et aux pressions extérieures? Il ne s’agit pas là de renoncer au gymnase, mais d’éviter les décisions hâtives et de s’interroger sur sa réalisation, son emplacement, ses conséquences.
Il semble évident qu’un projet de cette envergure ne peut être réalisé sans débats et sans l’avis des citoyens. Dans tous les cas, il semble clair que des études préalables sont indispensables pour que le Conseil communal lui-même puisse prendre les bonnes décisions en son âme et conscience, en particulier en ce qui concerne la mobilité et la cohabitation entre étudiants et écoliers, ainsi qu’entre les étudiants et les riverains. Ces derniers devraient être entendus, de même que les parents d’élèves; l’étude en cours sur l’aménagement de la gare devrait avoir livré ses résultats avant toute décision.
En conclusion, dans la décision qu’il devra prendre ce 28 mai, le Conseil communal devrait soit refuser le préavis municipal au motif qu’il ne donne pas de garantie sur ce qui sera finalement réalisé ou au moins reporter sa décision pour permettre l’ouverture d’un débat public.
S’il se prononce, en revanche, pour la vente de la parcelle 272, la commune et les citoyens qu’il représente devront renoncer à toute autre solution concernant le future gymnase. C’est dire si la décision que vous prendrez le 28 mai prochain est importante pour l’avenir d’Echallens.
En vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions de recevoir, Mesdames les Conseillères communales, Messieurs les Conseillers communaux, nos salutations les meilleures.
Corinne Bloch, Présidente de l’ASE
Patrick Morier-Genoud, Secrétaire de l’ASE
Posted: 23 mai 2020 by ASE
Gymnase à Court-Champ: Lettre ouverte aux Conseillères et aux Conseillers communaux d’Echallens
Mesdames les Conseillères communales,
Messieurs les Conseillers communaux,
Le 28 mai prochain, vous vous prononcerez sur la vente de fractions de la parcelle 272 de Court-Champ à l’Etat de Vaud qui projette d’y construire un gymnase destiné à accueillir un millier d’étudiants et leurs enseignants. Une décision qui, si elle est positive, fera du Canton le seul maître à bord pour décider de l’avenir de cette parcelle, de ses aménagements et de ses accès.
Il ne fait aucun doute qu’un gymnase a sa place à Echallens. La question est de savoir quelle place? Car autant le site des Trois-Sapins semblait idéal, autant celui de Court-Champ nécessite réflexion.
Le but du gymnase est d’offrir aux gymnasiens de la région une solution de proximité pour leurs études. Encore faut-il, pour que le projet ait du sens, que le gymnase soit aisément accessible. Le sera-t-il? Car sur 1140 étudiants prévus, seuls 15% d’entre eux sont Challensois. Pour les autres, il faudra plus de bus, plus de trains, plus de voitures. Nos routes, qui accueilleront bientôt les 450 véhicules de l’écoquartier du Crépon, pourront-elles absorber ce surplus de trafic? Le LEB est-il prêt à accueillir des centaines de gymnasiens, lui qui, aujourd’hui déjà, peine à respecter les horaires et à passer à la cadence des 15 minutes? Qu’en est-il de la largeur des quais, de celle du passage sous-voie et de la sécurité de chacun? Que coûteront aux Challensois les aménagements nécessaires?
Comment se passera la cohabitation entre les écoliers et les gymnasiens qui, en raison d’un site scindé en deux, traverseront régulièrement l’actuel collège de Court-Champ – une situation unique dans le canton. Ce site morcelé est-il vraiment adéquat? Le projet n’impactera-t-il pas les zones résidentielles voisines au-delà du raisonnable?
Autrement dit, quel impact aura ce projet sur la mobilité et le confort des Challensois? Imagine-t-on seulement ce que représenteront, si l’on ajoute les futures habitants du Crépon, plus de 2000 personnes supplémentaires en déplacement au quotidien dans les quartiers sud d’Echallens?
Comme l’explique dans l’interview qu’elle nous a accordé Anne-Laure Botteron, présidente de la commission du Grand Conseil chargée du dossier, ces questions ont été soulevées, mais pas réglées. Or si gouverner c’est prévoir, il est indispensable de se les poser maintenant. Car pour nous, Challensois, plus tard sera trop tard: en vendant ce terrain, nous perdrons la main sur son devenir. Or rien ne nous assure que le Canton analysera la situation avec la même sensibilité que nous.
Certes, le Canton et la Municipalité sont pressés. C’est compréhensible, tous deux ont beaucoup à y gagner. Toutefois, la précipitation est rarement bonne conseillère. L’enjeu n’est-il pas trop important pour que nous, citoyens, mettions en péril notre mobilité et notre qualité de vie pour satisfaire à l’urgence et aux pressions extérieures? Il ne s’agit pas là de renoncer au gymnase, mais d’éviter les décisions hâtives et de s’interroger sur sa réalisation, son emplacement, ses conséquences.
Il semble évident qu’un projet de cette envergure ne peut être réalisé sans débats et sans l’avis des citoyens. Dans tous les cas, il semble clair que des études préalables sont indispensables pour que le Conseil communal lui-même puisse prendre les bonnes décisions en son âme et conscience, en particulier en ce qui concerne la mobilité et la cohabitation entre étudiants et écoliers, ainsi qu’entre les étudiants et les riverains. Ces derniers devraient être entendus, de même que les parents d’élèves; l’étude en cours sur l’aménagement de la gare devrait avoir livré ses résultats avant toute décision.
En conclusion, dans la décision qu’il devra prendre ce 28 mai, le Conseil communal devrait soit refuser le préavis municipal au motif qu’il ne donne pas de garantie sur ce qui sera finalement réalisé ou au moins reporter sa décision pour permettre l’ouverture d’un débat public.
S’il se prononce, en revanche, pour la vente de la parcelle 272, la commune et les citoyens qu’il représente devront renoncer à toute autre solution concernant le future gymnase. C’est dire si la décision que vous prendrez le 28 mai prochain est importante pour l’avenir d’Echallens.
En vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions de recevoir, Mesdames les Conseillères communales, Messieurs les Conseillers communaux, nos salutations les meilleures.
Corinne Bloch, Présidente de l’ASE
Patrick Morier-Genoud, Secrétaire de l’ASE
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