L’entreprise Weinmann-Energies s’installera au Grésaley moyennant quelques concessions

Face à la cen­taine d’oppositions reçues, les pro­mo­teurs des pro­jets de con­struc­tion prévus au Grésa­ley ont accep­té de revoir leurs plans. L’exploitation inten­sive de la zone n’est pas remise en ques­tion pour autant. Quant aux arbres qui occu­pent actuelle­ment la par­celle, ils seront abat­tus. Ain­si en a décidé la Munic­i­pal­ité qui vient d’accorder le per­mis de con­stru­ire au bâti­ment de l’entreprise Wein­mann-Ener­gies SA et à son park­ing de 40 places.

En févri­er dernier, une cen­taine de Chal­len­sois se sont opposés au pro­jet de con­struc­tion de l’entreprise Wein­mann-Ener­gies SA dans la zone indus­trielle du Grésa­ley avec, pour objec­tif, d’obtenir des amé­nage­ments garan­tis­sant une cohab­i­ta­tion sere­ine et sécurisée entre indus­tries, écol­iers et résidents.

Plus de sécurité pour les piétons…

Face au nom­bre impor­tant d’opposants, les pro­prié­taires et entre­pris­es con­cernés – à savoir : Mar­ti-Con­struc­tion SA, Lan­di Gros-de-Vaud SA et Wein­mann-Ener­gies SA – ont    accep­té de revoir leurs plans. Ain­si, la zone n’aura que deux accès au lieu des qua­tre ini­tiale­ment prévus, ceci afin de lim­iter les entrées et sor­ties de véhicules et d’améliorer la sécu­rité des pié­tons, notam­ment celle des écol­iers et des usagers du LEB. Selon le nou­veau plan, tout le traf­ic lié aux activ­ités indus­trielles se fera à par­tir du chemin de La Robel­laz. Seule l’entreprise Wein­mann per­siste à vouloir accèder à la zone depuis le bas du Grésaley.

Par ailleurs, la com­mune et les pro­prié­taires se sont engagés à réalis­er un trot­toir fran­chiss­able de 2 mètres de large sur le chemin du Grésa­ley et à élargir la route pour per­me­t­tre aux véhicules de se crois­er. A mesure de l’avancée des pro­jets dans la zone, un trot­toir fran­chiss­able devrait égale­ment être réal­isé sur le chemin de la Robel­laz, de même qu’une sécuri­sa­tion de sa tra­ver­sée en direc­tion des Trois-Sap­ins. Les riverains ont par ailleurs obtenu la garantie que des bar­rières de ver­dure sépar­eraient la zone indus­trielle de la zone vil­las et que des arbres seraient replantés.

Une victoire mitigée

Au vu du manque d’ar­gu­ments juridiques en notre faveur, ces promess­es d’aménagements sont une vic­toire. Car d’un point de vue légal, la Munic­i­pal­ité aurait tout aus­si bien pu lever nos oppo­si­tions sans dis­cus­sion. Mais face au nom­bre impor­tant de Chal­len­sois qui ont signé notre oppo­si­tion – plus de hui­tante! – sans par­ler des oppo­si­tions indi­vidu­elles, elle a préféré pren­dre le par­ti d’organiser des ren­con­tres entre opposants et entre­pris­es con­cernées. Il est réjouis­sant, de ce point de vue, de con­stater que notre asso­ci­a­tion peut jouer un rôle non nég­lige­able dans le sou­tien qu’elle apporte aux Chal­len­sois. Avec leur aide, bien enten­du, car cela n’aurait pas été pos­si­ble sans leur mobilisation.

Sept arbres inutilement abattus

Il n’en reste pas moins que, sur bien des points, nos reven­di­ca­tions n’ont pas été enten­dues. Par­mi elle, la sauve­g­arde d’une par­tie des sept arbres – pour­tant pro­tégés! – qui occu­pent actuelle­ment la par­celle. Ceux-ci seront sac­ri­fiés avec l’autorisation de la Munic­i­pal­ité sur l’autel du développe­ment économique et de la den­si­fi­ca­tion. Or, con­traire­ment à ce qu’affirme nos Autorités, il est par­faite­ment pos­si­ble de con­stru­ire à prox­im­ité d’arbres de grande enver­gure (nous pub­lierons prochaine­ment une série d’articles sur la sauve­g­arde des espaces verts, notam­ment du pat­ri­moine arbori­cole des communes)

Ain­si, à Corseaux, par exem­ple, un immeu­ble a été con­stru­it à moins de 10 mètres du plus gros séquoia du Can­ton! Ceci néces­site, selon les experts inter­rogés, quelques investisse­ments. Mais surtout un min­i­mum de volon­té… dont l’entreprise Wein­mann, comme notre Munic­i­pal­ité, sem­blent dépourvue lorsqu’il s’agit de préserv­er l’environnement et la qual­ité de vie des Chal­len­sois. D’autant qu’au Grésa­ley, il aurait été facile de con­serv­er une par­tie des arbres, au moins ceux qui seront abat­tus pour faire place au futur parking.

Les intérêts financiers au dépend de l’art de vivre

Ce fameux park­ing de 40 places de parc, prévu au bas du Grésa­ley, qui con­damn­era, en plus des arbres, le chemin qui longe actuelle­ment le quai du LEB et qui risque de trans­former ce dernier en lieu de pas­sage. Certes, il s’agit d’un chemin privé, mais l’entreprise Lan­di, son pro­prié­taire jusqu’à ce jour, accep­tait que les pas­sants l’empruntent afin d’éviter de devoir pass­er par la route ou le quai.

Nous esti­mons égale­ment qu’un seul chemin d’accès pour l’ensemble des pro­jets prévus dans cette zone aurait dû être envis­agé afin d’éviter des amé­nage­ments coû­teux sur le chemin du Grésa­ley. A plus forte rai­son si ceux-ci sont à la charge des con­tribuables, tout ou par­tie! Pour cela, encore aurait-il fal­lu que l’entreprise Wein­mann accepte de mod­i­fi­er quelque peu ses plans, notam­ment l’emplacement de son park­ing. Une con­ces­sion que l’entreprise refuse du fait qu’elle souhaite se réserv­er la pos­si­bil­ité d’agrandir son bâti­ment dans le futur.

Au final, Wein­mann-Ener­gies SA, forte de son statut de futur plus gros con­tribuable et du sou­tien incon­di­tion­nel de la Munic­i­pal­ité, n’a pas con­cédé beau­coup. Et il est regret­table de con­stater qu’à Echal­lens, les intérêts financiers pren­nent tou­jours le dessus sur l’art de vivre ou la préser­va­tion de l’environnement.

Une municipalité très impliquée

A ce titre, l’on pour­rait égale­ment regret­ter que nos élus aient pris posi­tion aus­si ouverte­ment pour un pro­jet privé. Car les séances de con­cil­i­a­tion organ­isées en mars par la com­mune s’apparentaient davan­tage à un plaidoy­er en faveur du pro­jet qu’à de véri­ta­bles oppor­tu­nités d’en débat­tre. Les opposants, pour la plu­part con­vo­qués indi­vidu­elle­ment, se sont d’ailleurs retrou­vés bien seuls face à plusieurs représen­tants des entre­pris­es con­cernées et à un syn­dic désireux de les con­va­in­cre du bien­fondé du projet.

D’ailleurs, une fois le nou­veau pro­jet présen­té, plus moyen d’en débat­tre. Pour preuve, le cour­ri­er de la Munic­i­pal­ité qu’ont reçu les opposants, dont notre Asso­ci­a­tion, le 17 avril dernier – soit juste au début des vacances pas­cales! – et qui leurs lais­sait sept jours ouvrables pour retir­er leur oppo­si­tion! Une sim­ple for­mal­ité, puisqu’il va de soi que la Munic­i­pal­ité avait alors déjà décidé d’accorder le per­mis de construire.

A quand réflexion et innovation?

Au final, nous ne pou­vons que con­stater que l’emplacement prévu pour le pro­jet Wein­mann, de même que le peu d’efforts con­sen­tis en ce qui con­cerne la préser­va­tion des arbres, témoignent de la volon­té de den­si­fi­er au max­i­mum cette zone indus­trielle située en pleine zone rési­den­tielle. Et ceci à l’aube de démar­rer la révi­sion du Plan Directeur com­mu­nal et du Plan d’Affectation.

Certes, nous com­prenons l’intérêt de favoris­er l’installation d’entreprises d’envergure à Echal­lens. Nous sommes égale­ment con­scients du peu de place disponible pour ce faire. Loin de nous l’idée de figer notre com­mune dans le passé ou de la met­tre sous cloche. Nous restons toute­fois con­va­in­cus qu’un peu moins de pater­nal­isme et qu’un peu plus de dis­cus­sions, voire d’innovation, auraient sans doute per­mis de pro­pos­er au Grésa­ley un pro­jet qui sat­is­fasse à la fois les enjeux soci­aux, économiques et écologiques. Pren­dre le temps d’y réfléchir plutôt que de fon­cer tête bais­sée au nom du seul argu­ment économique aurait été un début.

Nous voulons qu’Echallens devi­enne une ville inno­vante, capable:
de faire pass­er le bien-être de tous avant les intérêts de quelques uns,
de con­cili­er den­si­fi­ca­tion et accueil,
de faire rimer développe­ment économique et art de vivre.

Des arbres qui seront abattus.
Moyen­nant quelques investisse­ments et un peu de bonne volon­té, ces trois arbres majestueux, en bor­dure de par­celle, auraient aisé­ment pu être sauvés. Ils seront abat­tus pour faire place aux 40 places de parc de l’en­tre­prise Weim­mann-Ener­gies SA.
Le chemin qui longe actuelle­ment le quai du LEB sera con­damné par le park­ing de l’en­tre­prise Wein­mann au risque de trans­former le quai en lieu de passage.
Champêtre
Une ambiance presque champêtre…
Le Grésaley champêtre.
… On aurait pu innover en trans­for­mant ce petit espace et le baraque­ment exis­tant en un lieu con­vivial ou cul­turel, pour les habi­tants du quarti­er ou les employés de l’en­tre­prise Wein­mann (parc, garderie, buvette, etc.) Mais les intérêts économiques ont primé sur la réflex­ion et l’art de vivre: tout sera bétonné.
Grésaley, Echallens
Au revoir vignes et jardins : le chemin du Grésa­ley sera élar­gi et un trot­toir fran­chiss­able de 2 mètres de large sera réal­isé pour que les employés de l’en­tre­prise Wein­mann puis­sent accéder à leur park­ing, situé le long du quai du LEB, sans dan­ger pour les piétons.
Grésaley, Echallens...
L’ac­cès à la zone pour tout le traf­ic lié aux activ­ités indus­trielles se fera à par­tir du chemin de la Robel­laz. Seule l’en­tre­prise Wein­mann per­siste à vouloir accéder à la zone par le bas du Grésa­ley afin de se ménag­er un pos­si­bil­ité, dans le futur, d’a­grandir son bâtiment.
Association pour la sauvegarde d'Echallens | ASE
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