Sauvez un tilleul centenaire et son environnement! Signez l’opposition!

Un pro­jet immo­bili­er s’apprête à détru­ire, au Chemin de la Pépinière 1, une des dernières grandes zones de ver­dure du cen­tre d’Echallens. Une quin­zaine d’arbres seront abat­tus pour laiss­er place à 25 apparte­ments et à un park­ing de 42 places de parc. La Munic­i­pal­ité pour­rait s’opposer à ce béton­nage inten­sif au prof­it d’un pro­jet plus respectueux de l’environnement. Le fera-t-elle?

C’est un site mag­nifique à quelques mètres du Tal­ent, avec sa mai­son d’origine, son ancien verg­er et ses arbres immenses, dont un majestueux tilleul cen­te­naire sous la couronne duquel passent chaque jour de nom­breux Chal­len­sois. Car le chemin qui bor­de cette pro­priété bucol­ique située entre la route d’Yverdon et la pépinière du Gros-de-Vaud est un lieu de pas­sage fréquen­té par les promeneurs, les familles, les écol­iers, les cyclistes, les joggeurs et les sim­ples pas­sants. Pas unique­ment toute­fois. Cet écrin de ver­dure accueille aus­si toute une faune de petits ani­maux qui y ont élu domi­cile, bercés par le joyeux gazouil­lis des oiseaux et le croasse­ment des grenouilles.

L’en­trée du chemin de la Pépinière, côté Route d’Yver­don. Les promeneurs con­nais­sent bien l’en­droit, les cyclistes et les enfants des écoles aus­si. C’est là que sor­tiront et entreront les 42 voitures prévues par le pro­jet immobilier!

Bétonner et déplacer le tilleul!

Tout cela, pour­tant, ne pour­rait être bien­tôt qu’un sou­venir! Si l’on en croit le dossier de mise à l’enquête, déposé le 8 sep­tem­bre, une barre d’immeubles de 25 apparte­ments et un park­ing de 42 véhicules rem­placeront bien­tôt les arbres et l’ancienne mai­son. Seul le tilleul pour­rait être épargné par la frénésie du béton­nage et de la den­si­fi­ca­tion à out­rance, promet le pro­mo­teur immo­bili­er qui, dans le but d’éviter les oppo­si­tions, entend faire déplac­er l’arbre cen­te­naire près du Tal­ent. Oui, vous avez bien lu, «déplac­er». Comme si un arbre de plus de cent ans, de 25 mètres de haut et de 20 mètres de diamètre se déplaçait avec la même aisance qu’une aza­lée en pot ou un sapin de Noël!

Certes, l’expertise d’une entre­prise ital­i­enne assure que l’opération est pos­si­ble moyen­nant un soin extrême apporté à l’arbre pen­dant plusieurs années après son déplace­ment. Le hic, c’est que l’entreprise chargée de l’expertise est aus­si celle qui exé­cutera ce gros man­dat. Com­ment s’assurer, dès lors, de son hon­nêteté? A plus forte rai­son sans con­tre-exper­tise? Quant au fait que le pres­tigieux tilleul béné­ficiera des soins néces­saires à long terme et sur­vivra à son démé­nage­ment mal­gré ses racines amputées, per­son­ne, bien enten­du, ne peut le garan­tir. Les autres arbres de la pro­priété, une quin­zaine, dont sept au moins dépassent les 20 mètres et sont – en principe – égale­ment pro­tégés par le règle­ment com­mu­nal, seront, quant à eux, abattus.

Une Municipalité vraiment impuissante?

Inter­rogée sur sa posi­tion face à la destruc­tion d’un des derniers poumons verts situé au bord de la route d’Yverdon et à un saut de puce du cen­tre d’Echallens, la Munic­i­pal­ité craint de ne rien pou­voir faire pour s’opposer à ce pro­jet du moment qu’il respecte cer­taines normes tech­niques, en par­ti­c­uli­er les coef­fi­cients d’utilisation et d’occupation du sol. Faux!, affir­ment les arti­cles de loi et les récents arrêts des Tri­bunaux can­ton­al et fédéral. La com­mune pos­sède, en réal­ité, plus de pou­voir qu’elle ne le pense pour s’opposer à ce pro­jet de construction.

D’une part, la par­celle con­cernée par ce pro­jet fait par­tie d’un ensem­ble classé «objec­tif de sauve­g­arde max­i­mum» par l’Inventaire Fédéral des Sites à Préserv­er (ISOS). Cet objec­tif de sauve­g­arde «A» implique la «con­ser­va­tion inté­grale de toutes les con­struc­tions et com­posantes du site». Or, un arrêt du Tri­bunal can­ton­al datant du 17 févri­er 2017 intime les Munic­i­pal­ités à pren­dre en compte les recom­man­da­tions de l’ISOS lors de l’examen de tout nou­veau pro­jet de construction.

Le tilleul cen­te­naire à côté du bâti­ment que le recense­ment a omis en 1974. Nous deman­dons à la Munic­i­pal­ité de répar­er cet oubli.

Un bâtiment à recenser

D’autre part, cette par­celle pos­sède une belle et anci­enne mai­son qui serait sans doute pro­tégée si le recense­ment d’Echallens – lequel date de 1974! – n’avait pas omis d’en tenir compte. En effet, les maisons qui font par­tie du même ensem­ble archi­tec­tur­al et qui datent de la même époque le sont. Mieux: elles font toutes l’objet d’une esti­ma­tion qui inter­dit leur destruc­tion, voire, dans cer­tains cas, l’autorise pour autant que les nou­velles con­struc­tions respectent l’harmonie du lieu en ter­mes de volumétrie et de matéri­aux. A ce titre, la Munic­i­pal­ité devrait s’empresser de deman­der un recense­ment du bâti­ment oublié à la Sec­tion mon­u­ments et sites du Can­ton. Elle serait égale­ment en droit – à défaut d’un plan d’affectation récent, capa­ble de pro­téger les quartiers anciens d’Echallens – de pro­pos­er rapi­de­ment un plan d’affectation spé­cial pour cette zone. Celui-ci met­trait immé­di­ate­ment fin à l’ambitieux pro­jet de béton­nage mis à l’enquête.

Enfin, elle seule est en mesure de s’opposer, en ver­tus de son pro­pre règle­ment, à l’abattage incon­sid­éré de plusieurs arbres pro­tégés. Elle devrait en out­re s’inquiéter du traf­ic qu’occasionneront les mul­ti­ples pas­sages quo­ti­di­ens d’une quar­an­taine de véhicules dans une zone très fréquen­tées par les pié­tons et sur le trot­toir qui longe à cet endroit la route d’Yverdon.

Un bou­quets d’ar­bres pro­tégés par le Règle­ment com­mu­nal. Qui va don­ner la per­mis­sion de les abattre?

Tels sont les élé­ments que l’Association pour la Sauve­g­arde d’Echallens entend met­tre en évi­dence dans son oppo­si­tion au pro­jet de con­struc­tion prévu au numéro 1 du Chemin de la Pépinière. Elle entend ain­si inciter la com­mune à utilis­er les out­ils légaux mis à sa dis­po­si­tion pour pro­téger le pat­ri­moine des Chal­len­sois­es et des Chal­len­sois et leur environnement.

En résumé, nous demandons à la Municipalité:

  • De pren­dre en compte les recom­man­da­tions de l’Inventaire Fédéral pour les sites à pro­téger en Suisse (ISOS) lors de l’examen du pro­jet mis à l’enquête.
  • De deman­der le recense­ment du bâti­ment actuel à la Sec­tion mon­u­ments et sites du Canton.
  • De pro­pos­er rapi­de­ment un plan d’affection spé­cial pour cette zone.
  • De com­man­diter une con­tre-exper­tise pour le déplace­ment du tilleul.
  • De s’assurer que la sig­ni­fica­tive aug­men­ta­tion des véhicules dans le quarti­er ne per­turbera pas la cir­cu­la­tion et ne met­tra pas en péril la sécu­rité des piétons.
  • De sauve­g­arder les arbres pro­tégés par le règle­ment com­mu­nal, se sou­venant qu’un arbre orne l’écusson de la commune.

De son côté, l’Association pour la Sauvegarde d’Echallens s’oppose:

  • A l’abattage intem­pes­tif ou au déplace­ment des arbres protégés.
  • Au fait que le pro­jet de con­struc­tion prévu ne respecte pas les recom­man­da­tions de l’ISOS.
  • Au fait que le pro­jet ne respectent pas l’harmonie du lieu en ter­mes de volumétrie et d’implantation.
  • A la sur­charge de traf­ic qu’engendrera le pro­jet dans des zones fréquen­tées par les pié­tons et sur le trot­toir qui longe la route d’Yverdon.

Si comme nous vous n’êtes pas d’ac­cord avec ce projet:

Association pour la sauvegarde d'Echallens | ASE
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