Le projet du chemin de la Pépinière, c’est comme raser l’Hôtel de Ville pour le remplacer par un fast food

A l’instar du château ou de l’Hôtel de Ville, la par­celle du Chemin de la Pépinière 1 est con­sid­érée comme « un objec­tif de sauve­g­arde max­i­mum » par l’Inventaire fédéral des sites con­stru­its d’importance nation­al à pro­téger (ISOS). Nous deman­dons à la Munic­i­pal­ité d’agir au plus vite pour la protéger. 

Il ne viendrait à l’esprit de per­son­ne – sauf à celui d’un pro­mo­teur immo­bili­er – de ras­er l’Hôtel de Ville d’Echallens pour le rem­plac­er par un hôtel F1. De démolir les églis­es catholiques et protes­tantes pour con­stru­ire à la place des boîtes de nuit et des salons de jeux. Ou encore de rem­plac­er le château par un cen­tre com­mer­cial. Ces bâti­ments appar­ti­en­nent au pat­ri­moine cul­turel et his­torique des Chal­len­sois­es et des Chal­len­sois. Ils sont d’ailleurs classés « A » par l’Inventaire fédéral des sites con­stru­its d’importance nation­al à pro­téger (ISOS), ce qui implique un « objec­tif de sauve­g­arde max­i­mum ». Ils doivent être préservés, tout le monde est d’accord.

La par­celle 335, au Chemin de la Pépinière 1, à Echal­lens, qu’un pro­mo­teur immo­bili­er veut détéri­or­er en y con­stru­isant deux immeubles (25 apparte­ments et 42 places de parc pour les voitures !), est elle aus­si classée « A » par l’ISOS, ce qui impose « la con­ser­va­tion inté­grale de toutes les con­struc­tions et com­posantes du site et de tous les espaces libres ».

Cette par­celle appar­tient à l’ensemble 0.4 (voir plan ci-dessous), un des deux seuls avec « un objec­tif de sauve­g­arde max­i­mum » à Echal­lens, le sec­ond (4.1) se trou­vant entre l’Avenue des Ter­reaux et la Route de Cossonay.

Le plan d’Echal­lens selon l’Inventaire fédéral des sites con­stru­its d’importance nation­al à pro­téger (ISOS). Il s’y trou­ve deux ensem­ble classés A, soit «objec­tif de sauve­g­arde maximum».

 

Poumon de verdure

L’ensemble 4.1 est ain­si décrit par l’ISOS : « Aligne­ment de mai­son d’habitation en bor­dure de l’agglomération his­torique, années 1920–30 ». L’ensemble 0.4, lui, qui va de la Côte du Cimetière au Chemin de la Raisse, est com­posé de « Maisons et fer­mes implan­tées le long d’un coteau descen­dant vers le Tal­ent. 18e-19e siè­cle. » C’est ça que veut détru­ire le pro­mo­teur du pro­jet au Chemin de la Pépinière 1 : une impor­tante par­tie d’un périmètre classé « A », un poumon de ver­dure, une des dernières res­pi­ra­tions végé­tales au cen­tre d’Echallens.

Les trois mem­bres fon­da­teurs de l’Association pour la Sauve­g­arde d’Echallens con­nais­sent bien l’ensemble 0.4 : ils y vivent depuis longtemps et Elis­a­beth Bavaud, notre cais­sière,  y est même née. Mais au-delà de cet attache­ment affec­tif et per­son­nel, ce périmètre appar­tient à l’environnement de TOUS les habi­tants d’Echallens, lesquels sont d’ailleurs nom­breux à y pass­er, en prom­e­nade, en allant à l’école ou au travail.

Vision d’avenir

Lorsqu’on a la respon­s­abil­ité de gér­er une ville comme Echal­lens, on peut décider de l’urbaniser au max­i­mum, de béton­ner les jardins potagers, d’abattre les arbres, de priv­ilégi­er la cir­cu­la­tion auto­mo­bile, de faire table rase du passé. C’est une vision rétro­grade, datant de la fin du siè­cle passé. Ou alors, on peut décider d’être mod­erne, inno­vant, de regarder vers le futur, de se préoc­cu­per du bien-être des habi­tants de cette ville, ceux qui y vivent déjà comme ceux qu’on veut y accueillir.

Et pour regarder vers le futur, il faut vivre pleine­ment dans le présent et avoir de bonnes racines dans le passé.

Le présent, c’est la den­si­fi­ca­tion douce, le respect de l’environnement, la con­cer­ta­tion citoyenne, la pro­tec­tion de l’art de vivre et du pat­ri­moine des habi­tants de la ville. Un pat­ri­moine dont l’intérêt dépasse large­ment celui – unique­ment financier – des pro­mo­teurs immobiliers.

Le passé, c’est ce que nous ont légué les généra­tions précé­dentes, le fruit de leur tra­vail et de leur cul­ture, que l’on doit respecter.

Echallens décrite par l’ISOS

Voilà com­ment l’Inventaire fédéral des sites con­stru­its d’importance nation­al à pro­téger (ISOS) décrit Echal­lens : « Le site occupe une place très impor­tante de car­refour au milieu du Gros-de-Vaud, à l’intersection des plus impor­tants axes routiers nord-sud et est-ouest. Placé sur une ter­rasse délim­itée par les rives escarpées du Tal­ent, le gros bourg con­serve sa dis­po­si­tion his­torique mal­gré les développe­ments de la deux­ième moitié du 20e siè­cle qui ont large­ment entamé ses abor­ds. » (La fiche com­plète con­sacrée à Echal­lens : Dossier ISOS)

Oui, Echal­lens est un site d’intérêt, et cer­tains de ses élé­ments et de ses ensem­bles doivent être absol­u­ment pro­tégés. C’est le cas, par exem­ple, de l’Hôtel de Ville et du château, notés « A » par l’ISOS, mais aus­si des ensem­bles aux­quels appar­ti­en­nent le Chemin de la Pépinière ou l’Avenue des Ter­reaux, tous deux égale­ment notés « A ».

Nous demandons un plan d’affectation provisoire

C’est pourquoi l’Association pour la Sauve­g­arde d’Echallens demande à la Munic­i­pal­ité et au Con­seil com­mu­nal d’en tenir urgem­ment compte. Et de pro­pos­er, dans les plus brefs délais, un plan d’affectation pro­vi­soire con­cer­nant ces deux ensem­bles, ceci afin d’éviter leur détéri­o­ra­tion et leur destruction.

Evi­tons que dans quelques décen­nies, nos enfants et petits-enfants vivent dans une ville con­sid­érée, par l’Inventaire fédéral des sites con­stru­its d’importance nation­al à pro­téger (ISOS), comme une « Ville par­ti­c­ulière­ment laide, pol­luée et béton­née. Com­plète­ment dévastée au début du XXIe siè­cle par l’avidité des pro­mo­teurs, sans que per­son­ne n’agisse pour la protéger ».

Signez et faites sign­er l’op­po­si­tion et la péti­tion de l’Association pour la Sauve­g­arde d’Echallens

Association pour la sauvegarde d'Echallens | ASE
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