Déchets, trafic en augmentation, tapage nocturne… Echallens grandit

En 50 ans, la population challensoises a augmenté de 250%. Et ce n’est pas terminé, notre démographie continue de prendre l’ascenseur. Echallens devient résolument une petite ville. Or on ne gère pas une ville comme on gère un village. Densifier est une chose, mais encore faut-il que les infrastructures suivent. 

Chers amis Chal­len­sois, vous êtes nom­breux, depuis quelques temps, à nous faire par­venir des cour­ri­ers met­tant en avant l’excès de déchets sur la voie publique. Pas seule­ment dans le parc de la gare le lun­di matin à l’aube, mais aus­si dans les rues, sur les places, aux abor­ds des champs et des forêts, au bord des cours d’eau. «Partout», selon le cour­ri­er que nous avons reçu cette semaine d’un Chal­len­sois stupé­fait après une balade péde­stre à tra­vers le bourg: des bouteilles en PET, des can­nettes de soda, des embal­lages en car­ton ou en plas­tique, des masques aus­si, beau­coup de masques. Certes, l’incivilité et le manque d’éducation expliquent en par­tie cette sit­u­a­tion. Mais pas seulement.

Augmentation du trafic automobile et tapage nocturne

Plusieurs de nos mem­bres nous ont égale­ment sig­nalé, depuis quelques mois déjà, une aug­men­ta­tion inquié­tante du traf­ic sur les chemins de cam­pagnes de la com­mune. Certes, la den­si­fi­ca­tion des vil­lages alen­tour et le traf­ic crois­sant sur les routes prin­ci­pales expliquent en par­tie cette sit­u­a­tion. Mais pas seulement.

D’autres Chal­len­sois encore, et ce n’est pas une sur­prise, se plaig­nent régulière­ment du tapage noc­turne, notam­ment durant le week-end dans le parc de la gare, mais aus­si ailleurs par­fois. Certes, la fer­me­ture des bars, pubs et autres lieux de ren­con­tres en rai­son de la crise san­i­taire, qui laisse les jeunes dému­nis, explique en par­tie cette sit­u­a­tion. Mais pas seulement.

Plus de bruit, plus de traf­ic, plus de détri­tus. Voilà qui témoigne, s’il le fal­lait encore, que les Chal­len­sois ont vu leur qual­ité de vie baiss­er ces dernières années. For­cé­ment, car nous sommes aus­si beau­coup plus nom­breux! 250% d’augmentation démo­graphique en 50 ans – c’est énorme, la pop­u­la­tion suisse, elle, a aug­men­té de 38% durant le même laps de temps  – 34% en vingt ans, 13% ces dix dernières années. Et au min­i­mum 15% de plus d’ici deux à trois ans, lorsque le quarti­er Osiris du Crépon accueillera plus de 800 nou­veaux habi­tants. De vil­lage il y a encore quelques années, notre com­mune est belle et bien dev­enue une petite ville, avec des prob­lèmes de ville. Sans compter que les vil­lages voisins, eux aus­si, se sont con­sid­érable­ment den­si­fiés ces dernières années.

Or on ne gère pas une ville comme on gère un vil­lage. Den­si­fi­er est une chose, mais encore faut-il que les infra­struc­tures suivent.

A ce pro­pos, autant le dire tout de suite, les routes, elles, ne suiv­ront pas. La route de con­tourne­ment, ce vœu pieu des­tiné à désen­gorg­er les routes can­tonales qui tra­versent Echal­lens, ne ver­ra sans doute jamais le jour. Et il va fal­loir faire preuve de pas mal d’imagination pour résoudre les prob­lèmes de trafic!

Pas d’augmentation de l’offre culturelle

Pour ce qui est du tapage noc­turne, notre Munic­i­pal­ité s’en inquiète et s’en occupe. Il n’empêche que, là encore, la crois­sance démo­graphique ne s’est accom­pa­g­née d’aucune aug­men­ta­tion de l’offre cul­turelle ou de lieux ouverts aux jeunes. Le seul pub qui leur était des­tiné au cen­tre-ville a même été recon­ver­ti en banque. Coro­n­avirus ou pas, où les jeunes sont-ils sup­posés pass­er leurs soirées à Echallens?

Quant aux détri­tus, nous avons écrit à la com­mune afin de lui deman­der ce qu’elle prévoy­ait pour nous en débar­rass­er. Nous atten­dons sa réponse. Dans tous les cas, il sem­ble clair qu’il va fal­loir agrandir les poubelles publiques, ren­forcer les équipes de voirie − qui, nous en sommes sûrs, font leur tra­vail au mieux − et en met­tre un coup sur l’éducation et la prévention.

A chaque fois que notre asso­ci­a­tion s’est per­mise d’interpeler la Munic­i­pal­ité pour la ren­dre atten­tive aux risques liés à une den­si­fi­ca­tion tous azimuts et à un développe­ment anar­chique, celle-ci nous a répon­du, ras­sur­ante: «Tout est sous contrôle!»

Vrai­ment?

- Corinne Bloch -

Association pour la sauvegarde d'Echallens | ASE
Share This